1) Un jeu de rôle, c’est quoi au juste ?
Les Errants est un jeu de rôle au sens traditionnel du terme : un jeu de société qui réunit entre 2 et 5 participants (jamais moins, rarement plus) autour d’une table pour leur permettre de vivre tous ensemble une aventure. Pour y parvenir, on se base sur des règles (que l’on retrouve dans le manuel de jeu), sur l’imagination de chacun et sur le dialogue qui se développe entre les joueurs.
Un des participants prend le poste de « meneur de jeu, » un rôle qui tient de l’arbitre, du scénariste principal et du metteur en scène. C’est lui qui décide de la situation de départ, de l’environnement, de l’adversité ; il se voit notamment attribuer la gestion des personnages secondaires ainsi que des « méchants » de l’histoire. Il se doit également de décrire les réactions de tout ce beau monde aux actes des autres joueurs.
Ces derniers influent sur l’histoire grâce à leurs personnages respectifs, qu’ils créent en début de partie. Après avoir fixé leur origine, leur style, leur nom, leurs objectifs, ils déterminent les capacités de leur alter-ego : est-il un escrimeur de génie, une dame froide et assassine, un jeune idéaliste ou un ninja aussi discret qu’une ombre ? A chacun ses préférences, les possibilités sont véritablement infinies.
2) Bon, mais on joue quoi et où ?
Le cadre global décrit dans le manuel de jeu est une version fantasmée du Japon de la fin du 19ème siècle, en proie à la guerre civile. Les cuirassés américains ont violé les frontières de l’île et imposé une modernisation brutale à un pays fermé depuis des siècles. Usant de leur Empereur comme d’une marionnette, les nationalistes s’opposent aux forces du gouvernement shogunal ; dans les rues d’Edo et de Kyoto, les assassins des deux camps tentent de renverser le cours de la guerre par la force de leurs sabres… Au nom d’idéaux de plus en plus flous, on massacre désormais en toute impunité.
Vous êtes un errant, un être d’exception privé de tout foyer, condamné à fuir un passé devenu trop lourd pour poursuivre un avenir incertain. Parcourant les villages et les villes d’un Japon en flammes, vous redressez les torts et protégez les faibles sans jamais être payé de retour. Vous êtes le ninja avide de rédemption, le samouraï déchu en quête d’honneur, la prostituée vengeresse, l’étranger emprunt de justice… Qui sait, peut-être trouverez-vous un endroit paisible où finir vos jours ? Vous risquez, hélas, bien d’avantage de finir le nez dans la boue, votre vie s’écoulant d’une blessure refusant de se refermer…
3) Ah d’accord, mais je fais comment ?
Les Errants d’Ukiyo bénéficie d’un système de règles adapté, qui vous permettra de véritablement créer l’anti-héros (ou même le héros) dont vous rêvez. Chaque personnage est avant tout défini par un certain nombre de techniques qui sont autant de talents librement créés : vous pouvez maîtriser la « Patte de l’ours » ou la « Peinture sur soie, » vous pouvez avoir un « Physique agréable, » une « Fortune colossale » ou bien encore être accompagné de « Miyou, le lynx apprivoisé. » Chaque technique se voit attribuer à la création un score entre 3 et 12.
Lorsque votre alter-ego souhaite obtenir triompher d’un obstacle, il choisit la technique la plus adaptée aux circonstances et ajoute à son score le total de deux dés à six faces. Son adversaire fait de même, et celui qui obtient le total le plus élevé l’emporte. Bien sûr, les affrontements plus importants, ceux qui vont jusqu’à mettre en péril la vie de votre personnage, ceux-là ne se soldent pas sur un simple jet : plusieurs manches victorieuses sont nécessaires !
A cela vient s’ajouter le « pari du Yakuza, » qui apporte une dose supplémentaire de tension aux affrontements : lançant vos dés sous un gobelet opaque (à la façon des joueurs de la mafia japonaise), vous avez la possibilité de parier sur le caractère pair ou impair du résultat pour obtenir des bénéfices supplémentaires : forcer une égalité, ignorer vos blessures, reprendre l’initiative, tenter le tout pour le tout, emporter l’ennemi dans votre chute, etc.
Gardez à l’esprit que, comme dans les films de sabre, les affrontements des Errants d’Ukiyo sont courts et violents. Personne n’est immortel, pas même les héros ; ne vous lancez donc pas dans un combat que vous n’êtes pas prêt à perdre !
4) C’est sympa mais je suis pas un spécialiste du Japon moi !
Ça tombe bien : si vous avez envie de jouer un samouraï ou un ninja sans pour autant vous farcir des livres entiers ou apprendre le japonais, ce jeu est fait pour vous. Il contient une partie historique et culturelle réduite à l’essentiel et évite sciemment l’utilisation d’un vocabulaire un peu trop exotique.
Arrêtez de complexer : les Errants vous propose de jouer des personnages hauts en couleurs, inspirés des films de sabre les plus délurés ! Affrontez des assassins romantiques, des ninjas à skis, des mille-pattes géants et venimeux ! Sauvez des villageois ingrats, inventez votre propre code d’honneur, manipulez des armes improbables ! Lancez-vous dans des tirades grandiloquentes et, quand vous ne savez plus quoi dire, prenez un air mystérieux en plissant les yeux !
Pour ceux qui se sentent plus rassurés avec un cadre solide, de nombreuses informations historiques ont été incluses au manuel de jeu. Le chapitre sur le décors a été quand à lui conçu spécifiquement pour vous fournir des éléments descriptifs faciles à retrouver en cours de partie. Plusieurs personnages secondaires et idées d’intrigues se trouvent enfin dans le dernier chapitre, avec un scénario complet.
J’arrête là cet écran publicitaire ; ceux qui voudraient plus d’informations peuvent se reporter aux liens suivants :
- La feuille de personnage des Errants
- La fiche sur le site du GROG
- Le site des éditions Icare
- Un podcast entier de la Cellule consacré au jeu
- La critique de Jérôme Darmont
- La critique du site East Asia
- La critique du site Dices
- La critique du Scriptorium ludique
- La revue de Roliste TV
- MaxisterDixit, le blog de Yann Liéby, l’illustrateur des Errants dont vous voyez quelques exemples ici